Je propose presque chaque jour un texte écrit comme on prendrait une photo instantanée. Les textes et poésies sont la plupart du temps, bruts et presque pas retouchés. Ils sont les reflets de mes émotions et je les dépose ici en partage. Merci à tous les rêveurs et amoureux des mots qui prendront le temps de flâner sur mes pages. N’hésitez pas à me contacter en cliquant sur «contact» ou en laissant un commentaire. Bonne visite à tous, bien amicalement, Simon...
Les danseuses de Angiee...
Parle avec Elle Bande annonce VOSTFR de Pedro Almodovar...
Un chef-d’œuvre, entre feuilleton et mélodrame. Parle avec elle est un ample chant mélancolique sur la chair et l’esprit, le désir et les sentiments, la foi et la folie, l’art et la mort. Où le style n’écrase jamais le propos, mais le sert et le rehausse.
A chaque film, Pedro Almodóvar gravit un échelon dans la beauté. Depuis La Fleur de mon secret, borne amorçant un virage postmovida, les couleurs pétantes se sont adoucies, les décors pop art se sont faits plus discrets, l’humour hénaurme du Madrilène s’est manifesté à doses plus homéopathiques, sans pour autant renier les acquis précédents. Et tout ce qui laissait indifférents les détracteurs d’Almodóvar qui ne voyaient dans ses films qu’un cinéma de surface trop clinquant , tout ce bric-à-brac rigolo et coloré s’est atténué au profit d’une vision plus mélancolique et secrète, se déployant avec une amplitude et une profondeur aux confins du pur mélodrame. Après La Fleur de mon secret, le très beau En chair et en os et le succès international mérité de Tout sur ma mère ont creusé cette veine de plus en plus mature et doucereusement amère, pour en arriver aujourd’hui à Parle avec elle, qui ressemble étrangement à un chef-d’œuvre.
Tout commence par une représentation du spectacle de Pina Bausch, Café Müller : deux femmes sont en train de tomber, deux hommes tentent d’empêcher, ou au moins, d’adoucir leur chute. Parfait résumé conceptuel et chorégraphique du film à venir on s’en rendra compte plus tard. Contrechamp vers la salle : deux hommes assistent au spectacle, l’un pleure, l’autre pas. Deux réactions face à une émotion esthétique : deux personnalités, deux natures, deux attitudes, deux personnages de cinéma différents. On pense que ces deux spectateurs-là forment un couple… mais ce sont de simples voisins d’un soir, réunis par le cadrage voilà l’une des nombreuses fausses pistes du film. L’un, Benigno, est infirmier ; l’autre, Marco, est journaliste-écrivain. L’un s’occupe d’Alicia, une patiente dans le coma, avec un soin dépassant largement le minimum syndical. L’autre tombe amoureux d’une torera rencontrée au cours d’un reportage. Notons au passage que Lydia, la torera, est jouée par une certaine Rosaria Flores : avec ses traits androgynes, sa beauté rugueuse, elle a du chien et tranche avec les poupées lisses et parfaites en vogue dans le cinéma hollywoodien ou le mannequinat international. Emblématique des castings d’Almodóvar, elle résume l’attitude du cinéaste face aux schémas dominants.
Mais revenons à ce début de film. En une vingtaine de minutes, Almodóvar nous livre une somme d’informations, de virages narratifs et d’ellipses temporelles, autant de pistes pour lancer des dizaines de films possibles, le tout à la vitesse d’une telenovela ayant rompu tous ses freins. Cette générosité du récit emballe et déstabilise en même temps le spectateur, tout en préservant le mystère du film quelle direction va-t-il prendre puisqu’il semble s’engager sur dix routes différentes ?
Encornée par un toro, Lydia se retrouve à son tour dans le coma. L’hôpital réunit les protagonistes : Benigno et Marco au chevet d’Alicia et de Lydia. Les deux hommes réagissaient différemment au spectacle de Pina Bausch ? Ils adoptent une attitude opposée face à la mort. Marco est cartésien, matérialiste, sans doute athée : pour lui, si le corps de Lydia ne répond plus, c’est qu’elle est définitivement morte. Benigno, lui, est "croyant" : Alicia a beau ne pas bouger, tant que certaines de ses fonctions biologiques continuent, il la considère comme vivante. Alors Benigno la dorlote, lui parle comme si elle l’entendait (et peut-être que…), la chérit comme l’amour de sa vie. Benigno est sans doute une sorte de mystique, qui croit en l’âme et à l’invisible (il ferait éventuellement un bon cinéaste). Quand Benigno rêve, Almodóvar matérialise le songe par un trésor de faux film muet, L’Amant qui rétrécit, un bijou mélangeant fantastique des origines et burlesque œdipien. Mais cet intermède ne cache-t-il pas la part la plus tordue du bénin Benigno ? Fétichiste amoureux d’une poupée gonflable, nécrophile entiché d’une morte ? Benigno est certes plus avenant que le Bates de Psycho, mais plus amoureux détraqué que le Scottie de Vertigo. Une folie rose et noire.
C’est une des nombreuses et magistrales ambiguïtés du film. Car si Marco et Benigno s’opposent, c’est aussi qu’ils se complètent, qu’ils ont éventuellement quelque chose à s’offrir. Benigno peut injecter à l’autre un peu de sa croyance, de sa légèreté. Et le cartésien Marco peut ramener l’amoureux fétichiste vers des réalités plus terrestres.
Le ciel et la terre, la parole et la chair,le spirituel et le matériel, les flux d’énergie impalpables et les corps tangibles : Almodóvar ne choisit pas, mais entremêle ces yin et yang. Le corps est ici omniprésent, dans tous ses états : chorégraphies de Pina Bausch, rituels tauromachiques, chair inerte réduite à ses fonctions humorales. Mais ces corps ne seraient rien sans la transmission de flux émotionnels invisibles : de Pina Bausch à Benigno et Marco, de Caetano Veloso à Marco et Lydia, de Lydia à Marco, de Benigno à Alicia, de Marco à Benigno, etc., des regards et des paroles agissent.
Almodóvar enveloppe tous ces motifs dans une forme qui n’a jamais été aussi élégamment dosée, aussi appropriée. Car le style ici n’écrase jamais le propos, mais le sert et le rehausse : beauté dépouillée des cadrages, souplesse des mouvements d’appareil, fluidité des enchaînements, jeux des regards accompagnent la circulation des histoires et des sentiments. Sans oublier le rôle essentiel d’Alberto Iglesias, dont la musique mélancolique et voluptueuse constitue un élément majeur des mises en scène d’Almodóvar depuis La Fleur de mon secret.
Parle avec elle est une ronde de transfusions diverses, successives et réciproques, le sang vital étant tour à tour l’amitié, l’amour, la parole, la transfiguration artistique… Cette sève irrigue les personnages du film, et le film lui-même. Car le premier et ultime bénéficiaire de cette charade d’énergies, c’est le spectateur, qui ressort de la salle régénéré par tout ce que Parle avec elle lui a donné à voir, à ressentir et à penser.
Parle avec elle de Pedro Almodóvar, 1 h 52, avec Dario Grandinetti, Rosaria Flores, Javier Camara, Leonor Watling, Geraldine Chaplin…
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