Je propose presque chaque jour un texte écrit comme on prendrait une photo instantanée. Les textes et poésies sont la plupart du temps, bruts et presque pas retouchés. Ils sont les reflets de mes émotions et je les dépose ici en partage. Merci à tous les rêveurs et amoureux des mots qui prendront le temps de flâner sur mes pages. N’hésitez pas à me contacter en cliquant sur «contact» ou en laissant un commentaire. Bonne visite à tous, bien amicalement, Simon...
Un point de côté...
Anomalie...
Gravlax de sumon, ma recette préférée...
Nalco, Guest house...
Instant...
Jusqu'au dernier vers...
La merditude des choses...
La merditude, c'est quand on a une vie de merde... et qu'on trouve ça normal. Question d'habitude. Ou même d'hérédité. C'est le cas de Gunther, 13 ans, qui vit dans les années 80 à Trouduc-les-Oies chez sa grand-mère, avec son père et ses trois oncles, quatre ogres braillards, chômeurs et biturés à la bière du réveil au coucher. Faire ses lignes de punition (quelque chose dans le genre « Tu ne frapperas pas tes camarades sous prétexte qu'ils se sont moqués de ta famille») à côté d'un papa torché ou voir ses tontons foutre à la porte l'huissier, ça le fait marrer, Gunther. Sa mère, qui a fui depuis longtemps ? « Une pute, madame », répond-il tranquillement à l'assistante sociale. Il est un Strobbe, il en est fier, et, comme le dit l'oncle Petrol, carabine à la main : « On ne touche pas à un Strobbe. » Sauf quand l'ado se fait tabasser par papa, que l'alcool et la déprime finissent par rendre dingue...
Bienvenue en enfer ? Oui et non, car ce petit film flamand, en passe de devenir un phénomène (triomphe monstre en Belgique, début de carrière en Amérique), est réjouissant au possible. Une alchimie parfaite entre lose totale, avec décors grisâtres assortis, et énergie dévorante, comme en témoigne la course de vélo à poil de l'affiche. Les Strobbe sont machos, glandeurs, pathétiques, violents à l'occasion, mais Felix Van Groeningen les filme avec l'empathie, la tendresse que Cassavetes avait pour ses paumés. Ils en deviennent terriblement attachants, ces gros boeufs chevelus fans de Roy Orbison (!). Bourrés, ils peuvent même être hilarants. Construit en allers et retours entre l'enfance de Gunther et sa vie d'adulte cynique (tu m'étonnes !), ce portrait de famille en chaos constant ose tous les excès, toutes les grossièretés sans jamais sombrer dans la vulgarité. Dans sa manière d'éructer, si émouvante, ce film pourrait être une chanson de Jacques Brel. Revigorant dans sa désespérance même.