Changement de décor : nous voici maintenant dans les locaux de la CIA, de l’autre coté de l’Atlantique. On l’aura compris, l’homme caché est en effet un agent du renseignement américain.
Les services secrets sont sur les dents. Pour eux, le mystère est entier :
comment se peut-il qu’un ingénieur français parvienne à fabriquer des avions meilleurs que les Américains ? veut savoir la Maison Blanche.
La mission des agents de la CIA dépêchés à Paris : faire connaissance avec Marcel Dassault. Dans les pas de ces
correspondants spéciaux, le téléspectateur est invité lui aussi à tenter de voir le personnage de plus près. Pas toujours facile. Quand les hommes de
la CIA se font passer pour des journalistes souhaitant réaliser le portrait de l’ingénieur, ils obtiennent une réponse positive.
UN DESTIN SINGULIER
Mais attention, signale le bras droit de l’avionneur, l’accord est soumis à conditions. « On ne parle pas du passé, car le passé ne l’intéresse pas.
On ne parle pas du présent, car c’est un homme qui se projette toujours vers l’avenir. On ne parle pas de l’avenir, car il est superstitieux et ça pourrait porter malheur. » Au fil de l’enquête, à travers les flash-back et
quelques images d’époque en noir et blanc qui ponctuent ce téléfilm proposé ce soir par Arte, le téléspectateur parviendra-t-il à mieux percer la vérité du personnage que les agents de la CIA ?
Peu importe. Proximité avec le Front populaire, soutien logistique aux républicains espagnols contre Franco, refus de livrer ses plans aux Allemands, internement à Buchenwald, ami et financier
du Parti communiste, patron de presse, marchand d’armes, homme politique… Il
ne faudra pas manquer la grande leçon d’histoire (même si tout cela est évoqué trop
rapidement) que nous renvoie en écho le destin singulier de cet homme à travers un siècle chargé. Le tout porté par un Denis Lavant inspiré.
Olivier Guignard - (France, 2013, 90 minutes). Avec Denis Lavant, Judith Rémy, Erik Deshors…